Chirurgie de la hanche
Cette intervention est précédée d'une consultation cardiologique, d'une consultation pré-anesthésique d'une prise de sang, d'un examen des urines et d'une consultation dentaire (si nécessaire) pour éliminer tout problème infectieux. Un bilan radiographique sera effectué au Médipôle pour obtenir des mesures précises pré-opératoires.
L'intervention se déroule habituellement sous anesthésie générale et dure 1h15.
L'hospitalisation concernant cette intervention est de 3 à 4 jours avec un retour à domicile possible, sinon un séjour en convalescence pendant quelques semaines en attendant de retrouver des forces (surtout pour les personnes âgées).
J'utilise une mini voie postéro externe qui m'a permis de réduire le traumatisme des parties molles mais également des muscles, préservant ainsi au maximum, tout ce qui peut l'être et suturant en fin d'intervention la capsule articulaire.
Ainsi la récupération fonctionnelle est plus rapide et les risques de luxation sont quasi nuls, de plus j'utilise des grosses têtes fémorales.
Nous entendons, actuellement beaucoup parler de la chirurgie par mini voie d'abord antérieure ou postérieure ; les adeptes de l'une ou de l'autre, défendant la voie pour laquelle ils ont opté.
Ce qui est très important à mon avis, c'est la parfaite maîtrise de la voie d'abord utilisée qu'elle soit antérieure ou postérieure et ceci nécessite un long apprentissage.
La bonne voie est donc celle que l'on connaît bien et que l'on a appris à maîtriser.
J'utilise deux types de concepts :
- l'implant non cimenté sur le cotyle, non cimenté sur le fémur avec un interface céramique s'adressant aux patients de moins de 65 ans et pour les moins jeunes, le fémur cimenté dés que l'os est de moins bonne qualité et qu'il y a risque de fracture per ou post-opératoire.
- le cotyle à double mobilité et l'implant fémoral cimenté pour les patients âgés de 65 ans et plus, qui nous met à l'abri de toutes instabilité avec un mauvais capital osseux et musculaire et donc un risque accru de fractures et de luxations.
En effet cet implant anti-luxation met à l'abri de toute instabilité qui serait liée à une mauvaise qualité des muscles ou à une agitation post-opératoire, ce qui survient fréquemment chez les patients de plus de 75 ans. Le fémur sera cimenté dès que l'os sera de moins bonne qualité.
J'utilise, dans tous les cas de figure, une tête fémorale à grosse tête qui nous met quasiment à l'abri de tout risque de luxation. L'implant céramique est censé ne pas s'user mais il peut se casser de manière exceptionnelle et présenter des phénomènes de grincements. De la même façon, le polyéthylène du cotyle à double mobilité s'usera progressivement et pourra nécessiter un changement. Comme vous pouvez le constater, il n'y a pas de système parfait aujourd'hui. A la fois, garanti dans le temps et inusable. J'ai donc opté pour ce compromis et placer la barre à 65 ans. Des adaptations sont bien sûr possibles en fonction du désiderata et de la demande éclairée des patients.
Les suites opératoires sont habituellement simples. Le soir de l'intervention, vous pourrez être mis au fauteuil. J'utilise encore des redons pendant moins de 24 heures et peut-être seront-ils abandonnés d'ici quelques temps, comme pour les prothèses d'épaule et de genou.
Le lendemain de l'intervention, vous marchez avec votre kinésithérapeute qui vous autonomisera dans la chambre.
Le 2ème jour post-opératoire, vous marcherez dans les couloirs et, le 3ème jour, dans les escaliers.
Ensuite, vous pourrez rentrer à domicile ou partir en convalescence.
Un bilan radiographique de contrôle sera réalisé avant la sortie pour dépister tout problème avant votre départ.
Vous bénéficierez d'une contention par bas à varices pour six semaines à dater de l'intervention et d'une prévention par Héparine pour éviter toute phlébite ou embolie pulmonaire.
Les soins infirmiers seront poursuivis à domicile de même que la rééducation.
Vous serez revu en contrôle à six semaines par de votre chirurgien.
Les complications les plus fréquentes : sont les phlébites et/ou les embolies pulmonaires qui peuvent survenir même sous traitement prophylactique.
Il faudra toujours garder en mémoire, bien sûr, le risque de surinfection qui est possible, même plusieurs années après la chirurgie, notamment à partir d'un foyer infectieux urinaire, digestif, cutané ou dentaire qu'il faudra prendre en charge de manière énergique.
Les luxations de prothèses, dans ma pratique, sont exceptionnelles compte tenu du soin que j'apporte aux bons réglages de la tension musculaire et de l'orientation des pièces prothétiques.
Si toutefois, elle survenait, il faudrait effectuer une réduction sous anesthésie générale après transfert par les pompiers, ce qui n'aurait pas forcément de conséquence fonctionnelle sur le long terme. Ce n'est qu'en cas de récidive régulière qu'une chirurgie de reprise devra être envisagée.
La longueur des membres est respectée, et je met en place une fiche au niveau du fémur distal, une fiche au niveau de la crête iliaque pour limiter au maximum le différentiel, qui sera de l'ordre du millimètre, puisque la mesure du membre sera réalisée plusieurs fois pendant l'intervention, notamment avant, pendant et après les essais.
La durée de vie d'un implant prothétique est supérieure à 15 ans aujourd'hui chez les jeunes, la mise en place d'un implant non cimenté, réhabitable, avec interface céramique laisse espérer une durée de vie encore bien supérieure.
La chirurgie de reprise prothétique est régulièrement pratiquée notamment sur des implants mis en place il y a plus de 10-15 ans alors que l'on utilisait, en ces temps, un interface métal-polyéthylène qui occasionnait des débris d'usure et un descellement de la pièce fémorale et/ou cotyloïdienne.
Cette chirurgie de reprise est effectuée idéalement par des implants non cimentés pour le fémur et le cotyle mais ceci n'est pas toujours possible notamment chez les personnes âgées où des interventions plus simples et moins hémorragiques seront réalisées avec notamment changement d'une seule des deux parties et stabilisation du fémur par du ciment.
Ce type de chirurgie est effectué au cas par cas en fonction de l'âge du patient, des dégâts osseux, musculaires et du nombre d'interventions préalables. Elle nécessite un matériel spécifique qui sera commandé spécialement.